Partenariat Scolarisation Majunga

                  février 2023

Rumeurs

L’association a traversé une période très fragile financièrement en milieu d’année dernière. Nous avions notamment décidé de ne pas acheter de cartables neufs pour la rentrée de septembre dernier.

Depuis, grâce à la mobilisation des donateurs, la situation est redevenue saine. Cela n’a pas empêché les rumeurs alarmistes de circuler entre les familles, rumeurs entretenues par quelques esprits malveillants. Par exemple, que nous abandonnerions les jeunes en cas d’échec aux examens, que nous ne financerions plus les études supérieures.

Nous avons organisé des réunions à Andohagara et à Belinta pour écouter les parents, rassurer tout le monde et repréciser encore une fois nos objectifs et nos limites. 
Réunion des familles sous le manguier à Andohagara
Réunion des familles sous le manguier à Andohagara
Il y a actuellement plus de 3 000 bajaj dans la ville de Majunga, autant de chauffeurs et donc demplois
Il y a actuellement plus de 3 000 bajaj dans la ville de Majunga, autant de chauffeurs et donc demplois

Permis de conduire

Nous n’y avions pas pensé jusqu’à présent : permettre à des jeunes de passer le permis de conduire (A et B).

Cela coûte ici 80 € et l’obtention du permis de conduire ouvre bien des portes vers l’emploi : chauffeur de bajaj (tricycles à moteur), mécanicien auto polyvalent, … Avoir son permis est un plus dans un CV. Et puis, bien entendu, cela valorise les bénéficiaires ! 

Honoré et D’Erik l’ont souhaité. En discutant avec eux, en écoutant leurs arguments, nous avons estimé cela très cohérent. 
Relation entre les parents et les enfants

Au cours de la réunion des familles d’Andohagara, ces dernières nous ont dit : « Les jeunes ne nous respectent pas parce que nous n’avons pas fait d’études. Nous savons à peine lire et écrire. Les jeunes vous respectent : soyez davantage présents auprès d’eux ».

Nous sommes très sensibles au respect réciproque. Nous réfléchissons à des actions de sensibilisation favorisant le dialogue et l’harmonie au sein des familles. A Andohagara, les mamans, presque toujours seules avec beaucoup d’enfants, sont souvent un exemple de courage et méritent largement la considération de leurs proches. 
Cacher l’existence d’un compagnon

Plusieurs femmes d’Andohagara, qui élèvent seules de nombreux enfants, ont des compagnons plus ou moins réguliers, plus ou moins présents. Les femmes ont peur de nous en parler, craignant que nous remettions en cause notre aide, considérant que la situation financière de la famille est modifiée. Or ces hommes, même s’ils ont parfois un petit travail, vivent également dans une grande pauvreté.

Les hommes se cachent lorsque nous venons dans le quartier. Plus généralement, les familles ont souvent tendance à se présenter comme plus pauvres qu’elles ne le sont en réalité. Ce sont là les limites de la transparence lorsqu’il y a des enjeux d’argent (l’argent que représente l’aide apportée). 

Ferlin

Ferlin, un jeune bénéficiaire d’Andohagara, s’est engagé avec sérieux dans une qualification professionnelle en Bâtiment Travaux Publics de 3 ans à Don Bosco, centre de formation prestigieux de Majunga.

Cela coûte cher.

Nous avions passé un accord avec la famille pour partager les frais de scolarité. Mais la famille s’avère défaillante. Nous ne pouvons pas laisser tomber Ferlin.

Nous nous engagerons pour le financement complet de sa formation si la famille ne réussit pas à trouver l’argent nécessaire. 
Le centre Don Bosco de Majunga est un établissement de formation professionnelle exigeant, apprécié des employeurs
Le centre Don Bosco de Majunga est un établissement de formation professionnelle exigeant, apprécié des employeurs
Se marier à 15 ans

Que pouvons-nous faire lorsqu’une adolescente musulmane de 15 ans est follement amoureuse d’un adulte comorien de 28 ans qui lui propose le mariage traditionnel religieux ? Sachant que la fille va se retrouver aux Comores pour partager son « mari » avec d’autres épouses … Nous sommes confrontés à cette situation qui nous laisse bien démunis. La fille n’écoute pas nos mises en garde. La maman, hostile aux projets de sa fille, ne veut cependant pas utiliser son autorité parentale pour s’y opposer : elle prendrait dans ce cas le risque d’un conflit avec les autorités religieuses qui cautionnent ces pratiques.
Classes surchargées jusquà 90 élèves, manque de moyens matériels et pédagogiques, enseignants très mal payés et parfois très peu qualifiés, lécole malgache est en grande difficu
Classes surchargées jusquà 90 élèves, manque de moyens matériels et pédagogiques, enseignants très mal payés et parfois très peu qualifiés, lécole malgache est en grande difficu


Soutien scolaire

Les bénéficiaires motivés par leur réussite demandent des cours de soutien scolaire. Ils réalisent que les cours ordinaires de leur école les préparent très mal à l’examen : élèves trop nombreux, absentéisme des enseignants, compétence douteuse, …

Ainsi, Erline, étudiante à l’Université en gestion, souhaite des cours particuliers en … gestion. Ainsi, Léonie, lycéenne en terminale scientifique, veut un renforcement en maths et en physique.

Nous donnons une suite favorable à ces demandes, appréciant la motivation des jeunes, tout en constatant chaque jour la faillite du système scolaire. 
 
 



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