Partenariat Scolarisation Majunga

                   août 2023

Examens de fin d’année

29 de nos bénéficiaires se sont présentés aux examens de fin d’année. 14 ont été reçus : 8 sur 15 au CEPE, 2 sur 5 au Brevet, 2 sur 4 au Bac. Résultats somme toute honorables (les examens sont très sélectifs à Madagascar).

Angèle avait été traumatisée par une grossesse non désirée. Le bébé était mort dans son ventre, extrait par césarienne. Elle a courageusement repris sa terminale et obtenu son Bac. Angèle va débuter des études d’infirmière, son rêve d’enfance.

Les épreuves du Bac ont connu un épisode de confusion. Le sujet d’histoire avait fuité ; à la dernière minute, le ministère a décidé de le remplacer. L’épreuve a pris du retard. La nuit est arrivée. Là, l’électricité a coupé (délestage quotidien depuis 6 mois). Les élèves ont terminé leur copie à la lueur des bougies. La police a été mobilisée pour sécuriser le retour des candidats à leur domicile dans la nuit.
 
Lépreuve dhistoire-géographie au Bac, à Majunga, en juillet dernier
Lépreuve dhistoire-géographie au Bac, à Majunga, en juillet dernier

La rentrée

97 bénéficiaires reprennent le chemin de l’école en ce mois de septembre. La préparation de cette rentrée a fortement mobilisé l’équipe salariée en août, avec bien des difficultés à résoudre. Les enfants sont répartis dans 12 écoles, selon les quartiers.

Notre local a été assailli par de nombreuses familles ne pouvant pas scolariser leurs enfants. Moment très pénible où nous devons refuser ces sollicitations, le plus souvent très justifiées. Nous n’avons pas les moyens d’augmenter le nombre des bénéficiaires. 

 
Fournitures scolaires

Nous avons dépensé 976 € pour les fournitures scolaires et 554 € pour les cartables. Limiter ces coûts a été une bagarre. Les écoles ont tendance à établir des listes exagérées, imposées aux familles. Ainsi, à titre d’exemple, 28 cahiers demandés à chaque élève dans une classe de terminale. Nous n’avons pas très bien fait le travail pour les fournitures : tout a été acheté à neuf, sans avoir le temps de vérifier les fournitures déjà existantes qui peuvent encore servir.

L’école coûte cher à Madagascar par rapport au niveau de ressources des familles. Ainsi l’entrée au collège Charles Renel, établissement public soi-disant gratuit, demande une somme de 100 000 ariary par enfant (droits, tenues, fournitures exigées). Comment faire lorsque la famille gagne moins de 200 000 ariary par mois et qu’elle doit scolariser plusieurs enfants ?

Jusqu’à présent, ce collège Charles Renel autorisait un paiement étalé des droits. Mais cette année, les élèves ne peuvent entrer à l’école que si les droits sont payés le jour de la rentrée. Cela entraine beaucoup d’abandons scolaires et provoque des drames. Nous avons décidé de donner quelques aides ponctuelles à des familles de nos quartiers se trouvant dans cette situation. Un montant total de 80 €, somme modeste pour nous, une fortune pour beaucoup de familles malgaches ! 

Contrats avec les écoles

Pour cette rentrée, nous proposons aux écoles de signer un contrat avec l’association.

Trois dispositions principales : considérer nos bénéficiaires comme des élèves ordinaires avec les droits et les devoirs de tous, demander aux écoles de s’adresser systématiquement aux parents qui doivent être responsabilisés, affirmer le respect des droits de l’enfant notamment le refus de la violence.

Toutes les écoles ont signé notre proposition sans aucune modification. Plusieurs directeurs (trices) ont dit : « Bon, on n’a pas le droit de les toucher, alors ? » - sous entendu « nous n’avons pas le droit de les frapper ? ».

Devrions-nous accepter la violence pour que nos bénéficiaires soient considérés comme les autres élèves ? 
Des élèves demandant la parole en classe. Photo banale. Mais pas à Madagascar où l'enfant doit avant tout obéir et se taire
Des élèves demandant la parole en classe. Photo banale. Mais pas à Madagascar où l'enfant doit avant tout obéir et se taire

ASAMA

Ce dispositif pédagogique vise à préparer au certificat d’études des enfants très en retard en une année intensive de cours à effectif réduit.

L’association SOS Villages d’Enfants a ouvert 2 classes ASAMA à Majunga. Nous allons collaborer. 5 de nos bénéficiaires devraient y entrer en septembre.

Mais la négociation est toujours en cours tant avec SOS Villages d’Enfants qu’avec les parents. Nous avions un accord qui semble aujourd’hui difficile à appliquer. 
Holy

Holy est l’une des 6 enfants de cette famille d’Andohagara. Les parents travaillent tous deux, le père traie les zébus des pères catholiques d’Amborovy, la mère vend de l’ail au marché. Ressources mensuelles de la famille : 52 euros.

Les 6 enfants sont tous scolarisés. C’est la priorité de la famille qui se prive de tout.

Holy vient d’avoir son Bac à 17 ans, avec mention bien. Un de ses frères vient aussi d’être reçu au Bac. Les parents ne peuvent pas payer la poursuite des études supérieures pour 2 enfants. C’est tout à fait impossible.

Holy se résignait à aller vendre de l’ail au marché, lorsque nous avons eu connaissance de la situation. Nous avons décidé de financer les études d’infirmière que souhaite fortement suivre Holy. La maman et Holy ont pleuré d’émotion et de joie lorsque nous leur avons indiqué notre accord suite à la demande de la grand-mère.
 
 



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