Partenariat Scolarisation Majunga

          Mars et avril 2025

Fabriquer du liquide à vaisselle

Sur les 41 familles actuelles, 21 ont bénéficié du financement de leurs activités professionnelles. Nous avons réuni 10 de ces familles, choisies du fait de leur disponibilité, pour un échange et une petite formation. Plusieurs mamans ont parlé du racket de la police municipale et aussi du coût du stockage des produits en ville. Cela réduit sensiblement leur bénéfice. Nous avons incité les mamans à s’entraider.
C’est le fils d’une d’entre elles (16 ans, en 3ème) qui a appris aux mamans comment confectionner du liquide à vaisselle. La maman du garçon, très fière, a dit : « C’est lui qui fait tout, moi je ne fais que vendre ». 

Cambriolage

La maman est seule avec 7 enfants. C’est la famille la plus pauvre de nos bénéficiaires. Leur petite maison a été cambriolée durant la journée. Les voleurs ont tout emporté jusqu’aux vêtement des enfants. L’association a acheté des ustensiles de cuisine et quelques vêtements pour les enfants.
 

Ce type de cambiolage est fréquent à Madagascar. La petite délinquance est monnaie courante. Les gens se protègent avec des hauts murs, des barbelés et de nombreuses serrures. Mais les familles pauvres n'ont pas les moyens de faire cela. 
Les enfants scolarisés à l’EPP Fanantenana

Nous avons réuni les enfants bénéficiaires scolarisés à Fanantenana, école qui est maintenant la seule école primaire publique avec laquelle nous travaillons. 15 enfants étaient présents. Le niveau des enfants est très faible : seuls 3 d’entre eux parviennent à obtenir la moyenne de 10 sur 20.
Dans les familles, ce sont les enfants de 6 à 13 ans qui participent aux tâches quotidiennes : porter de l’eau (faire la file très tard le soir, l’eau étant souvent coupée en journée), vendre des produits, garder les plus petits, préparer à manger, … Les plus grands n’obéissent plus, ont honte de faire cela et fuient la maison pour trainer dans le quartier. Les parents, en fait souvent une maman seule, n’ont plus aucune prise sur eux.

Les enfants arrivent fatigués à l’école. Les enseignants deviennent agressifs : humiliations, coups de bâton, … D’autres instituteurs ignorent totalement nos bénéficiaires, comme souvent d’ailleurs tous les élèves venant de familles très pauvres. 
Est-ce mieux dans les écoles privées ?

Oui, un peu, sans doute. Un peu moins d’élèves par classe (environ 50, pour près de 80 dans les écoles primaires publiques), des enseignants à peu près assidus. Nous avons également réuni les bénéficiaires du lycée FJKM. La violence y est également présente : coups, punitions humiliantes (comme la marche en canard au milieu de la cour), privation de repas. Certaines écoles privées confessionnelles font du prosélytisme religieux.
 

Fin d’année scolaire poussive

Nous sommes à moins de deux mois de la fin de l’année scolaire. La saison des pluies est terminée. La tentation peut être grande de ne pas aller à l’école et de passer la journée avec ses amis.

Un garçon, joueur de foot avec notre appui, préfère l’école buissonnière aux bancs de sa classe. Nous venons de l’équiper d’une paire de chaussures de foot.

Une jeune fille de 15 ans, sort la nuit, avec la complicité de sa mère, à la recherche très probable d’un mari. La maman justifie : « Elle a de bonnes notes à l’école ». 
 Il est tentant pour les enfants de sécher l'école et de passer la journée à jouer ou se promener
Il est tentant pour les enfants de sécher l'école et de passer la journée à jouer ou se promener
Se déchirer pour le riz

Le père avait trouvé sa femme dans les bras de son amant. Elle était partie. Les deux enfants étant restés avec le père, nous avons donné le riz à ce dernier, malgré une bagarre violente (lettre du mois de février). Puis le père est parti à Maintirano avec l’ainée des enfants, provoquant ainsi l’arrêt de sa scolarité. La mère a repris la plus jeune, elle est venue aussitôt au bureau nous réclamer le riz. 
Majunga est une région à haute prévalence de la tuberculose
Majunga est une région à haute prévalence de la tuberculose
Médecins vs guérisseurs

Nous avons des difficultés à persuader certaines mamans d’aller chez le médecin. L’association prend en charge leurs soins ponctuellement, en cas d’urgence. Deux mamans d’Andohagara, très malades, préféraient faire confiance aux guérisseurs traditionnels (et aussi les payer). Après bien des palabres, nous avons réussi à les amener au dispensaire. L’une d’elles présentait finalement un gros kyste ovarien. La seconde crachait du sang. La première idée, évidente dans ce cas, est de faire le test de la tuberculose, maladie très courante à Majunga. Non, le médecin a estimé que le rejet sanguin venait de l’estomac sans faire aucune analyse. Il nous a fallu de nouvelles discussions pour l’amener à l’hôpital spécialisé dans la tuberculose qui a été confirmée.

 

Elodie et Laura

Ce sont deux jeunes médecins françaises exerçant à Marseille et à Nice. Nous les avions connues dans le quartier d’Abattoir où elles venaient en aide à plusieurs familles il y a 7 ans.

Leur venue à Majunga le mois dernier a été l’occasion pour elles de revoir les bénéficiaires et aussi de débattre ensemble de la pertinence des interventions de l’association, des difficultés rencontrées. 
 
 



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