C’est en février que les élèves devant se présenter à un examen préparent les dossiers (acte de naissance, certificat de résidence, certificat de scolarité) et doivent payer les droits d’examen. Beaucoup de familles peinent à réunir cette somme. C’est l’association qui paye pour les bénéficiaires.
Pour cette année scolaire, 7 enfants bénéficiaires se présenteront au CEPE (Certificat d’Etudes), 2 au BEPC et 4 au Bac.
Cours de Français
Les cours de français avec Frédérine se poursuivent. Les jeunes s’intéressent au programme, (grammaire, vocabulaire, dialogues, jeux de rôle …). Ils proposent aussi des sujets. Les jeunes semblent prendre confiance. Ils osent s’exprimer. Julias a dit : « Mes cours sont en français alors il faut que je comprenne la langue ». Odilon, rêveur : « Je dois parler correctement le français et, plus tard, l’anglais pour être sélectionné dans l’équipe nationale de foot et voyager à l’extérieur du pays ». 2 heures par semaine suffiront-elles pour une vraie maitrise du français et réaliser ses rêves ?
Les ravages des conflits familiaux
C’était un couple avec 4 enfants. 2 bénéficiaires (les enfants en âge d’être scolarisés). Le papa a surpris sa femme avec un autre homme. Dispute violente. La femme est partie avec toutes les affaires de la maison, notamment le riz du mois de février et le kit solaire donné par l’association, en laissant ses enfants. Maintenant, elle veut récupérer les deux enfants scolarisés afin de continuer à recevoir le riz. Tout le reste semble l’indifférer.
SIDA et tuberculose
C’est une jeune femme, grande-sœur de bénéficiaires. Une de ses sœurs est décédée de la drépanocytose il y a quelques années. Natacha a été testée positive au VIH et à la tuberculose.
Voulant à tout prix cacher sa séropositivité tout en recherchant des médicaments de façon compulsive, elle refuse de voir le docteur référent à Majunga sur le SIDA, consulte d’autres médecins, fait des analyses, prétendant que le SIDA a disparu, interrompt le traitement contre la tuberculose … Nous essayons de cadrer tout ça, sans beaucoup d’espoir. Natacha refuse de nous montrer les premières analyses. Elle maigrit dangereusement de semaine en semaine.
Sexualité des adolescents
14 jeunes femmes demandeuses de contraception sont venues nous voir à la suite de l’intervention de Cécile (sagefemme) et d’Aîcha (médecin) sur la sexualité des adolescents, la majorité d’entre elles extérieures à l’association.
Nos bénéficiaires en avaient parlé autour d’elles. Nous avons orienté les jeunes femmes vers les services pouvant répondre favorablement à leurs attentes.
Augustin
Après une formation professionnelle en mécanique, Augustin a été accepté en stage à Madauto, un grand garage réputé de Majunga.
Sa maman est fière car sa fille est en 2ème année dans une école d’infirmières et son fils a trouvé un stage dans une grande société : « Tout cela est arrivé grâce à l’association ».
Augustin est heureux de partir au travail chaque matin et de mettre sa combinaison de travail « Madauto ».
Cependant ce stage est bénévole : il donne une expérience, mais il peut aussi être perçu comme une forme d’esclavage moderne.
Anjara
13ans en CM2 avec une moyenne de 12 aux premiers trimestres, Anjara est la 4ème d’une fratrie de 9 enfants. Ses grands frères et sœurs sont partis de la maison. Anjara doit s’occuper de ses petits frères et sœurs et d’un petit neveu.
La mère se dit tout le temps malade et refuse de quitter la maison. Elle oblige sa fille à vendre des patates avant et après l’école.
Anjara dit : « Quand je serai grande, j’aimerais travailler chez le Docteur Candide, être comme ces jeunes femmes en blouse blanche. Mais ce ne sera pas possible. Ça, c’est pour les enfants des riches ».